Mis en ligne le 18 Avril 2017
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Le Professeur Olivier Paut nous a quittés. Interne des hôpitaux de Marseille en 1985, nommé Professeur d’Anesthésie-Réanimation en 2002, il était chef du service d’anesthésie-réanimation pédiatrique de la Timone à Marseille depuis 2009.

Avec sa disparition, une page de l’anesthésie-réanimation pédiatrique Marseillaise et Nationale se tourne. Il était l’héritier des pionniers de cette discipline, l’élève de Jean Camboulives, lui-même élève de Daniel Unal et Jean Bimar. Dès le milieu des années 60, Jean Bimar avait été un des pionniers en France pour l’autonomisation de l’anesthésie néonatale et pédiatrique. Puis, Daniel Unal et Jean Camboulives ont créé la réanimation de l’hôpital de la Timone enfants qui est devenue la référence régionale pour la pédiatrie. Olivier, comme son Maître Jean Camboulives, était attaché à faire vivre à la fois l’anesthésie et la réanimation pédiatrique. Il s’était investi complètement dans le projet des nouveaux blocs opératoires et de la nouvelle réanimation, pour y défendre les spécificités de l’enfant. Ces locaux, qu’il aura vu fonctionner trop peu de temps, font aujourd’hui la fierté de ceux qui y travaillent.

Olivier Paut avait compris très vite l’intérêt de s’ouvrir sur le monde. Avant de devenir Professeur, il s’était formé à l’hôpital des enfants de Philadelphie dans le service du Dr. JJ Downes puis à Toronto sous la direction du Professeur Bruno Bissonnette. Il avait ainsi pu conduire une recherche de haut niveau et collaborer à la rédaction d’ouvrages nationaux et internationaux de référence en anesthésie-réanimation pédiatrique. Nationalement, Olivier Paut était reconnu comme un spécialiste de renom du versant pédiatrique de la spécialité. Il s’était investi de nombreuses années dans le fonctionnement de l’ADARPEF. Il était également très attaché à produire un enseignement de grande qualité. Il était fier de son métier, adorait en parler et transmettre ses connaissances.

Il était courageux, volontaire et tenace. Ces qualités, qui lui ont permis de pratiquer le sport à très haut niveau dans sa jeunesse, se sont exprimées pleinement ces dernières années au cours desquelles il a continué à exercer ses fonctions, aussi longtemps qu’il a pu, sans jamais se plaindre ni tenter d’échapper à ses responsabilités. La bienveillance était sa qualité humaine la plus évidente. Chaque personne qui l’a côtoyé a apprécié sa gentillesse et sa disponibilité. Toujours calme, il devenait pugnace quand il s’agissait de défendre les soins aux enfants. Il les aimait. L’anesthésie-réanimation le passionnait ; il était « tombé dedans » comme il aimait à le dire.

L’anesthésie-réanimation Marseillaise a perdu une figure emblématique de la spécialité pédiatrique et aussi un ami très cher. Nous nous associons à la peine de sa famille qui peut être assurée de notre soutien moral.

Les enseignants d’anesthésie-réanimation de Marseille