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Michel Fiani
Membre COPP

Sébastien Bloc
Président COPP

Debout au bloc 1Debout au bloc 2

L’arrivée des patients au bloc en marchant, plutôt qu’en position couchée, devient une pratique de plus en plus courante. Cette nouvelle méthode semble apporter satisfaction aux patients en respectant mieux leur dignité et leur autonomie. Elle modifie les habitudes des personnels et les organisations par la présence de patients debout au bloc opératoire. Elle nécessite une implication collective et doit s’inscrire dans un projet de service. Elle doit par ailleurs être implantée après une analyse rigoureuse du parcours patient pour déterminer les ajustements nécessaires à sa mise en place.

Par cette lettre, le COPP souhaite promouvoir cette démarche et insister sur les points organisationnels nécessaires pour sa réussite.

OBJECTIFS : 

Valoriser l’autonomie du patient, le maintenir acteur de sa prise en charge ;
Préserver la dignité du patient (choix de la tenue, maintien des prothèses dentaires, auditives…) ; Eviter la médicalisation du transfert ;
Favoriser les échanges avec le patient durant le transfert, côte à côte ;
Diminuer l’anxiété induite par le transport allongé ;
Valoriser les missions du brancardier, limiter les troubles musculo-squelettiques ;
Améliorer l’efficience des blocs opératoires en fluidifiant les parcours patients, en redonnant du temps dédié à la relation humaine entre le professionnel et le patient ;
Améliorer la satisfaction des patients et des professionnels.

CRITÈRES D’ÉLIGIBILITÉ : 

Toute personne, non douloureuse, entrée debout à l’hôpital peut aller debout au bloc opératoire ; Le patient est informé, il peut à tout moment changer d’avis. Le mode de transfert est tracé dans le dossier patient et sur le programme interventionnel. Les patients présentant un handicap moteur ou visuel, un problème neurologique ou des troubles du comportement nécessitent une attention particulière.

PRINCIPES : 

Le transfert debout vers le bloc opératoire est proposé dès la consultation chirurgicale ou d’anesthésie, il est révisable à tout moment ;
Le patient n’est pas prémédiqué contre l’anxiété pour rester vigile durant son transfert ;
Le brancardier, muni du dossier, accompagne le patient, côte à côte, et échange avec lui ;

La tenue du patient sera choisie pour respecter sa pudeur durant la marche ; l’usage unique sera privilégié, les surchaussures/chaussons protègeront suffisamment pour sécuriser la marche ;
La perfusion sera idéalement posée au bloc, le cas échéant, un cathéter obturateur sera mis en place pour faciliter la mobilité. Le patient conserve, jusqu’à son installation sur table, ses lunettes et ses prothèses (dentaires, auditives…) ;

Arrivé au bloc, il est accueilli dans un petit salon confortable, rassurant, avant de se rendre, accompagné des équipes du bloc, en salle d’intervention où il s’installe sur la table ;
La première partie de la check list est remplie, puis le patient ôte ses prothèses, ses effets personnels sont conservés près de lui dans un contenant sûr.

FACTEURS DE RÉUSSITE : 

Lever les résistances (changement d’habitudes, de circuits…) et les craintes (chutes, blessures…) ; Impliquer les équipes, former les brancardiers à cette nouvelle pratique pour les sécuriser ; Organiser la logistique nécessaire à cette approche : traçabilité, suivi des effets personnels au bloc, circuit patient, matériel de transfert en nombre suffisant et adapté à la typologie du patient ; Le retour de SSPI peut se faire debout, en fauteuil ou en brancard en respectant la sécurité des soins.

INDICATEURS DE SUIVI : 

Taux de patients acceptant la démarche « patient debout au bloc » ;
Taux de patients arrivant debout au bloc par spécialités ; Taux d’échec en cours de transfert ; Evènements indésirables ou plaintes en lien avec la démarche ;
Satisfaction du patient et du personnel.