Le N2O est un puissant gaz à effet de serre (GES), 265  fois plus puissant que le CO2 ayant une longue demi-vie  de 120 ans. Il est actuellement un agent principal de la destruction de la couche d’ozone. Les émissions eqCO2 liées au N2O à usage anesthésique sont estimées à plusieurs millions de tonnes d’équivalent CO2 dans les pays développés. Sa consommation peine à se réduire en Europe malgré de multiples recommandations médicales en restreignant l’indication.
La SFAR s’est positionnée pour la limitation de l’utilisation du N2O et contre l’installation de réseaux de N2O dans les nouveaux blocs opératoires. La SFAR soulignait qu’en cas d’arrêt du N2O, les cuves devaient être démontées ou les réseaux non approvisionnés. Malgré ces actions, les données de terrains retrouvent que plusieurs centaines de réseaux sont toujours actifs avec une émission associée estimée à plus de 100 000 tonnes de EqCO2 par an (> 500 millions de Km en voiture). L’utilisation réelle en pratique clinique ne représenterait que 20% de ces émissions de GES pour des raisons essentiellement techniques (fuites sur les réseaux) et logistiques. Ainsi une utilisation marginale de protoxyde d’azote est responsable actuellement d’un gaspillage considérable et d’une pollution majeure malgré les actions précédemment décrites.
La planification écologique du système de santé de décembre 2023 engage l’ensemble des acteurs de la santé dans une politique de maitrise des impacts environnementaux du système de soins français dont l’un des objectifs est de réduire l’usage des gaz médicaux à fort effet de serre. A l’instar du NHS, qui a mis en œuvre « the Nitrous Oxide Project » pour favoriser l’identification des pertes de gaz et améliorer l’approvisionnement du protoxyde d’azote dans une approche multidisciplinaire, la SFAR incite tous les acteurs à se mobiliser.
La SFAR appelle ainsi à l’arrêt définitif de l’utilisation des réseaux de N2O en arrêtant leur approvisionnement. Ceci permettrait une réduction immédiate de plus de 80% des émissions liées, sans contraindre les praticiens à un changement de pratique. En effet, une alternative existe et est utilisée en France par l’intermédiaire de bouteilles de N2O.