Résumé / Conclusion :
En France, les bris dentaires sont responsables de 40 % des plaintes dirigées contre les anesthésistes-réanimateurs. Leur incidence au cours d’une anesthésie générale est estime ́e entre 0,02 et 0,1 %. Des incidences allant jusqu’à 0,2 % ont été rapporté es lors des intubations trachéales réalisé es dans un contexte d’urgence. Pourtant, de nombreux sinistres ne font pas l’objet de réclamation et tous les sinistres déclarés ne sont pas suivis d’indemnisations. Dans le cadre d’un examen systématique réalisé après une anesthésie générale, 10à 12 % de lésions dentaires ont été observées. Dans deux enquêtes réalisées sous l’égide de l’université de Poitiers en 1999 et 2007, les missions des experts en odontostomatologie concernaient les traumatismes maxillodentaires provoqués par l’activité des anesthésistes dans 10 % des cas en 1999 et 9 % en 2007. La sinistralitré mesurée à partir des rapports des assurances est de 9,5 par an et pour 100 anesthésistes impliqués et représente un coût variable selon les séries.
L’analyse des rapports d’assurance ayant conduit a` une expertise révèle que les bris dentaires surviennent surtout lors de la laryngoscopie. Ils sont plus rarement observe ́s au cours de l’anesthésie et lors de la phase de réveil. Deux facteurs de risque sont classiquement décrits : l’e ́tat de la denture du patient et la présence d’une intubation difficile.
De ce fait, le risque de bris dentaire doit être évalué dès la consultation d’anesthésie. Le patient doit recevoir une information sur ce risque et une trace écrite de cette information doit figurer dans le dossier. L’évaluation initiale conditionne la stratégie de prise en charge du patient, incluant la conduite à tenir en cas de bris dentaire. L’ensemble de ces différents points a fait l’objet de propositions formalisées d’experts, après analyse de la littérature et avis experts, développées et argumentées dans cet article. Les auteurs ont utilisé la méthode GRADE pour valider les propositions courtes. |
Auteur(s) : K. Nouette-Gaulain, F. Lenfant, D. Jacquet-Francillon, A. Belbachir, A. Bournigault-Nuquet, O. Choquet, A. Claisse, F. Dujarric, D. Francon, M. Gentili, C. Majoufre-Lefebvre, B. Marciniack, D. Péan, P.-G. Yavordios, M. Leone |
Groupe de travail:
K. Nouette-Gaulain,
F. Lenfant,
D. Jacquet Francillon,
A. Belbachir,
A. Bournigault-Nuquet ,
O. Choquet,
A. Claisse,
F. Dujarric,
D. Francon,
M. Gentili,
C. Majoufre-Lefebvre,
B. Marciniack,
D. Péan,
P.-G. Yavordios,
M. Leone, |