Mis en ligne le 15 Novembre 2017
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Max-André Doppia nous a quitté brutalement le 13 novembre 2017 à l’âge de 64 ans.
Cette disparition est une perte incommensurable eu égard à l’importance et à la qualité de son engagement professionnel et humain. Max Doppia a été une figure majeure de notre spécialité au cours des dernières années.
Le Dr Max-André Doppia a fait ses études de médecine à la faculté de Bicêtre, il a soutenu sa thèse en 1983 et obtenu son CES en 1984. Il a été reçu au concours de praticien hospitalier en 1985 et effectué l’essentiel de sa carrière au CHU de Caen comme PH plein temps dans le service de Jacques Quesnel puis de Henri Bricard, et aujourd’hui de Jean-Louis Gérard.
Son engagement syndical en avait fait un membre éminent du conseil d’administration du SNPHAR dont il avait été Secrétaire Général et Vice-Président et plus récemment, l’avait conduit à la Présidence d’Avenir Hospitalier et à la vice-présidence d’Action Praticiens Hôpital.
Mais son rayonnement et son implication ne se limitaient pas à l’action syndicale, et le conduisaient à jouer un rôle très actif au niveau de la Société Française d’Anesthésie Réanimation (SFAR), dont il a été membre du Comité Vie Professionnelle, et du Collège Français d’Anesthésie Réanimation (CFAR) dont il était le Vice-Président, et le président de la commission SMART (Santé du Médecin Anesthésiste Réanimateur au travail).
C’est en 2009, que le Pr Annick STEIB, alors présidente du CFAR, a demandé à Max Doppia de présider la commission SMART pour aider les médecins, mais également leurs proches, et les infirmières anesthésistes, face aux difficultés qu’ils pouvaient rencontrer dans leur exercice professionnel, et aux conséquences parfois dramatiques qui en découlent.
Sous sa direction, avec l’énergie qu’on lui connaissait, cette commission aura été à l’origine de nombreuses enquêtes et initiatives telle que la mise à disposition du numéro vert, ainsi que d’outils de dépistage et d’informations pour les soignants du monde de l’anesthésie-réanimation en difficulté. Surtout, son action dans le milieu professionnel et auprès des autorités sanitaires, a largement contribué à la prise de conscience de l’importance de la Prévention de la Souffrance au Travail, de la prise en compte des Risques Psycho-Sociaux et de la mise en place d’un management bienveillant ainsi que de son impact sur la qualité des soins prodigués aux patients.
Cette démarche a non seulement suscité l’intérêt sur le plan national mais a été reprise au niveau international. Les actions initiées par Max et la commission SMART, comme la récente campagne « Dis doc, t’as ton doc », qui promeut l’attention qui doit être portée à la santé des médecins, sont soutenues par de nombreux partenaires, professionnels et institutionnels dont le ministère de la Santé. Elles ont été reprises et amplifiées dans l’hexagone, en Europe et au Canada.
Personnalité reconnue par ses pairs, son engagement lui avait valu d’être distingué par la SFAR en 2014, inscrivant son nom au palmarès des personnalités ayant fait progresser l’anesthésie-réanimation et contribué à son rayonnement.
Au-delà de ses actions c’est aussi la personnalité de Max Doppia qui explique l’émotion ressentie. Max possédait une personnalité généreuse au service des autres, il avait un sens inné de l’intérêt collectif et de la solidarité, ayant en permanence la volonté de réfléchir, pour les corriger, sur les imperfections du système et n’hésitant pas à s’attaquer aux sujets tabous. Max était quelqu’un d’attachant qui défendait avec talent et ténacité un point de vue et qui poursuivait avec cohérence et ténacité ses objectifs. Dans une société où le repliement sur soi et ses propres intérêts, est souvent observé, les individus qui s’investissent dans l’intérêt collectif sont des personnes rares et précieuses. L’une d’entre elle vient de disparaître. Elle nous manquera.
Francis BONNET, Président de la SFAR
Paul-Michel MERTES, Président du CFAR