Mis en ligne le 28 juin 2017
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L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a fait une communication sur la survenue de cas d’atteintes hépatiques graves susceptibles d’être liées à l’utilisation répétée et/ou prolongée de kétamine à doses élevées. Les cas observés font à la suite une administration de kétamine de façon répétée et prolongée et à des posologies élevées, dans la prise en charge de douleurs rebelles et lors de la réalisation de soins douloureux chez des grands brûlés : (http://www.ansm.sante.fr/S-informer/Points-d-information-Points-d-information/Ketamine-risque-d-atteintes-hepatiques-graves-lors-d-utilisations-prolongees-et-ou-a-doses-elevees-Point-d-Information)

A ce jour, il n’y a pas lieu de s’inquiéter et de modifier nos pratiques dans l’utilisation de kétamine en per opératoire comme analgésiant ou comme anesthésiant. Les doses utilisées en anesthésie et ponctuellement en douleur chronique sont bien inférieures à celles qui ont été utilisées dans les cas à l’origine de cette alerte.

Nous vous rappelons les recommandations préconisées par la SFAR :

En per opératoire, l’administration de faible dose de kétamine chez un patient sous anesthésie générale est recommandée dans les deux situations suivantes :

1/ chirurgie à risque de douleur aiguë intense ou pourvoyeuse de DCPC ;

2/ patients vulnérables à la douleur en particulier patients sous opioïdes au long cours ou présentant une toxicomanie aux opiacés. G1+, ACCORD FORT.

La kétamine est l’agent anti-hyperalgésique recommandé en première intention à la dose (maximale) de 0,5 mg/kg après l’induction anesthésique (pour éviter les effets psychodysleptiques) +/- en administration continue à la dose de 0,125 à 0,25 mg/kg/h en peropératoire.

La population des patients brûlés graves semble particulièrement exposée du fait de douleurs réfractaires fréquentes et prolongées et de soins douloureux répétés. Si l’imputabilité des atteintes hépatiques reste encore incertaine, une utilisation la kétamine de manière restrictive respectant les posologies standards est à recommander du fait des conséquences potentielles graves. Une évaluation des doses cumulées administrées et une surveillance du bilan hépatique sont nécessaires dans cette population.

 

Beloeil et V. Martinez pour Comité douleur et ALR de la SFAR

Aubrun, vice-président de la SFETD

Legrand, Comité réanimation de la SFAR

Bonnet, Président de la SFAR