Mis en ligne le 30 Juin 2010 et modifié le 01 Juillet 2010
Archive : Communiqués
Suite à l’article publié dans le quotidien Le Figaro daté du lundi 28 juin 2010, « La drogue envahit le monde du travail » qui stipule qu’une enquête nationale de 2005 a montré que : « …10,9 % [des anesthésistes-réanimateurs] étaient abuseurs ou dépendants à au moins une substance autre que le tabac… », il est de la responsabilité de la Société Française d’Anesthésie et de Réanimation (SFAR) et du Collège Français des Anesthésistes Réanimateurs (CFAR), d’apporter des précisions afin de remettre en perspective des résultats sortis de leur contexte.
Ici comme ailleurs, la politique d’évaluation et d’anticipation des anesthésistes-réanimateurs s’est fondée sur une enquête nationale d’envergure, la première, en France, sur l’addiction en milieu médical, réalisée dès 2005 au sein de la communauté professionnelle anesthésique. Cette enquête n’était que la suite logique d’une réflexion engagée dès l’an 2000. En effet, alors que les problèmes d’addiction étaient un phénomène bien évalué dans certains pays étrangers, la réalité et l’importance du phénomène de la toxicomanie restaient pourtant inexplorées chez les médecins français, tant globalement que pour chaque spécialité.
De fait, placer les anesthésistes réanimateurs au rang des professions les plus exposées est une affirmation regrettable qui fait fi de l’engagement de ces spécialistes à assumer l’évaluation et la maîtrise d’un risque professionnel dans une démarche prospective. Exigeante et courageuse, sans pareille parmi les autres spécialités médicales, cette enquête a été diligentée par l’ensemble des organisations professionnelles réunies au sein du CFAR. Elle traduit la volonté de la spécialité de piloter elle-même sa propre évaluation dans une démarche qui se veut, plus que jamais, volontariste et participative. Le but est de fournir des outils adaptés et spécifiques aux anesthésistes-réanimateurs : identifier les facteurs de risque, définir des stratégies de dépistage, de prévention et d’accompagnement des professionnels en difficulté, sensibiliser et former les professionnels.
Dans cette logique de maîtrise du risque, l’étude SMART : Santé du Médecin Anesthésiste Réanimateur au Travail, diligentée par le CFAR, et dirigée par le Docteur Max-André Doppia, vient de s’achever. Cette enquête, initiée pour connaître les attentes des professionnels en matière de santé au travail, doit permettre là encore de définir les moyens à mettre en œuvre face au médecin souffrant, l’aide et la prise en charge ne pouvant pas reposer sur la seule spécialité.
A l’ère de la médecine évaluée et de la démarche scientifique, il faut se garder des interprétations hâtives à même de remettre en cause la bonne image et la confiance qu’ont les Français vis-à-vis de notre profession comme l’a montré le récent sondage BVA de juin 2010, « L’anesthésie et la réanimation vues par les Français ».
Les Etats Généraux de l’Anesthésie et de la Réanimation qui se sont tenus le 18 juin 2010 ont permis de rappeler les avancées très importantes de la spécialité d’anesthésie réanimation dans les domaines de la sécurité, de la gestion des risques et de la qualité de l’exercice de notre spécialité mais aussi les progrès exprimés en termes de satisfaction de la prise en charge des patients.
Le travail engagé, de façon collective et partagée, témoigne d’une véritable révolution culturelle, dans un souci d’éthique pour préserver et améliorer encore la qualité du service rendu. L’exemplarité et la transparence de notre démarche, la recherche de la qualité de vie au travail, l’accompagnement du professionnel en difficulté, ne peuvent dès lors que renforcer la confiance manifestée par les 8 millions de patients que nous prenons chaque année en charge dans le souci constant de leur sécurité et de leur confort.
Les présidents :
Pour la SFAR :
Docteur Laurent JOUFFROY
Pour le CFAR :
Professeur Annick STEIB