Il a été montré par plusieurs études réalisées lors des premières vagues épidémiques en 2020-2021, que la survenue d’une COVID-19 au cours des 6 semaines avant une intervention augmentait la morbidité respiratoire et la mortalité postopératoire des patients. Ceci avait conduit la SFAR, comme plusieurs autres sociétés savantes dans le monde, à préconiser un report de toute intervention non-urgente d’au moins 6 semaines révolues et à maintenir une politique de dépistage pré-opératoire basée sur la PCR.
En 2022, les caractéristiques épidémiologiques de la pandémie COVID-19 ont changé avec notamment l’émergence puis la diffusion du variant Omicron de SARS-CoV-2, et le déploiement d’une couverture vaccinale chez une large majorité de la population. Nous avons tous pu constater que ces éléments ont modifié le profil épidémique avec moins de formes graves et de recours à l’hospitalisation conventionnelle ou en soins critiques au cours des dernières vagues épidémiques, même si l’infection à SARS-CoV-2 est toujours pourvoyeuse de morbidité voire de mortalité chez certains patients.
Nous comprenons l’empressement de beaucoup de structures à modifier d’ores et déjà les protocoles locaux et à ce titre nous sommes régulièrement interrogés sur d’éventuelles modifications des recommandations nationales. La SFAR a néanmoins toujours tenu à proposer des préconisations sur l’adaptation de nos pratiques face à la COVID-19 fondées au maximum sur les preuves scientifiques. S’il est légitime de penser qu’une COVID-19 préopératoire à variant Omicron (représentant en novembre 2022, 100% des souches circulant en France) puisse avoir une morbi-mortalité périopératoire moindre que celle mise en évidence lors des premières vagues épidémiques, il nous faut attendre le résultat des études en cours, avant de pouvoir modifier nos préconisations.
Soyez assuré.e.s que la SFAR, et notamment son comité des référentiels, sont particulièrement vigilants quant à la publication de ces résultats. Dès que ceux-ci seront disponibles, des « positionnements » (« statements ») sur les principales modifications qu’impliqueront ces nouvelles données vous seront proposés, en attendant une nouvelle version 3.0 des « Préconisations pour l’adaptation de l’offre de soins en anesthésie-réanimation dans le contexte de la pandémie de COVID-19 ».