Centres ambulatoires autonomes : Est ce la solution pour atteindre un taux de chirurgie ambulatoire de 80% ?

50 à 60 % des actes chirurgicaux sont actuellement facilement éligibles à la chirurgie ambulatoire avec une approche essentiellement organisationnelle. L’objectif de 80% souhaité par les tutelles nécessite d’élargir les parcours en ambulatoire à des interventions plus lourdes et/ou plus complexes avec des patients à plus haut risques, et non pas d’inclure des actes externes dans des parcours ambulatoires.

La création de centres chirurgicaux ambulatoires autonomes, donc indépendants des équipes prenant en charge les pathologies les plus complexes, risque de briser la dynamique de la bascule ambulatoire. En effet, la mutualisation des équipes au sein d’un service d’anesthésie commun, permet de diffuser les pratiques organisationnelles vertueuses de l’ambulatoire à tous les patients, dans un cadre dénommé la réhabilitation améliorée en chirurgie (RAC). L’application de ce principe a permis d’accompagner l’accélération du taux d’ambulatoire en agissant sur la prévention des complications post-opératoires. Le bénéfice dépasse le cadre ambulatoire et  favorise également une diminution des durées de séjour en hospitalisation conventionnelle et en réanimation.

Définir des structures comme ambulatoire ou conventionnelle en les séparant, pourrait freiner les tentatives d’élargissement des actes ambulatoires autrement dit l’innovation. Tout échec de sortie le jour même  conduirait à un repli en hospitalisation conventionnelle qui sera rendu plus complexe du fait de l’éloignement géographique et de la séparation des équipes. Les patients chez lesquels, l’ambulatoire n’est pas certain seront ainsi récusés et resteront sur des parcours « traditionnels ».

La multiplication de centres dédiés entrainerait également une dispersion des moyens matériels et humains précieux. Plutôt que de vouloir créer de nouvelles structures autonomes, il serait souhaitable d’organiser la généralisation des parcours de soins optimisés pour tous les patients. Il est nécessaire d’aider les structures existantes à se doter d’unités adaptées (accueil J0, salons de sortie, école des patients…) et de personnels formés (coordinateur de parcours, kinésithérapeutes…).Cette orientation permettrait d’accompagner la bascule ambulatoire des patients/chirurgies nécessitant le plus d’accompagnement.