Enquête diffusée en septembre 2017
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Présentation au congrès de la SoFraSimS, avril 2018

Blanié A (1,2), Gorse S (1), Kurrek M (2), de Saint Maurice G (2), Trouiller P (2), Ehooman F (3), Benhamou D (1)

(1) Département d’Anesthésie-Réanimation et LabForSIMS, Hôpitaux Universitaires Paris Sud
(2) Comité Analyse et Maîtrise du Risque de la SFAR
(3) Association des Jeunes Anesthésistes-Réanimateurs

Présentatrice : Dr Antonia Blanié.
Service d’Anesthésie – Réanimation
Hôpitaux Universitaires Paris-Sud (AP-HP), Hôpital Bicêtre
78, rue du Général Leclerc – 94275 Le Kremlin Bicêtre.
Centre de simulation LabForSIMS, Faculté de Médecine Paris-Sud, 63 Rue Gabriel Péri, 94270 Le Kremlin-Bicêtre.

Auteur correspondant :
Pr Dan BENHAMOU
Même adresse
Tél : 01 45 21 34 47
Fax : 01 45 21 28 75
E-mail: dan.benhamou@aphp.fr

Les aides cognitives de crise (ACC) sont destinées à être utilisées en cas de situation urgente, peu souvent rencontrées au cours desquelles l’équipe médicale est soumise à une charge cognitive si intense que, même si les connaissances sont adéquates, des oublis ou des erreurs sont fréquemment commis. Plusieurs études en simulation ont montré que l’utilisation de ces ACC pourrait améliorer la prise en charge urgente des patients. Cette étude a pour but de savoir à quel point ce concept est familier pour les professionnels de l’anesthésie-réanimation en 2017, et si ces aides sont utilisées en clinique et en simulation.

Méthodes

Un questionnaire a été construit pour mesurer les connaissances, les pratiques cliniques et lors de séances de simulation au sujet des ACC. Le questionnaire a été testé par des membres du CAMR (SFAR) et des responsables de l’AJAR et des modifications ont été intégrées. Le temps de remplissage était estimé à 5 min. Le questionnaire comportait plusieurs parties : caractéristiques des répondants, connaissance de la notion d’ACC, utilisation en situation clinique et en séance de simulation, perception de l’utilité des ACC. Le questionnaire a été intégré sur SurveyMonkey® puis envoyé aux membres de la liste email de la SFAR (environ 12.000 adresses) et relayé par l’AJAR et la liste email de la Sofrasims) en septembre 2017. Le travail a reçu l’aval du comité d’éthique de la SFAR.

Résultats

Parmi les 912 réponses, 70 % sont issues d’anesthésistes-réanimateurs, 10 % d’internes DESAR et 15 % d’IADE. 72 % des répondants ont une activité en anesthésie prédominante ou unique. Parmi les répondants, 79 % connaissent le concept de dysfonction cognitive de crise (oubli d’information connue liée au stress) et 72 % reconnaissent en avoir été victimes. Le concept d’ACC est connu par 56 % des répondants, 66 % disposent de cet outil dans leur exercice clinique (sous forme papier: 73 %) sans formation préalable (77%) et 38 % en ont déjà a utilisé une en situation clinique (surtout anaphylaxie et hémorragie du postpartum). Parmi les répondants ayant une expérience en simulation et connaissant les ACC, 70 % n’ont jamais utilisé une ACC et la majorité indique que l’emploi des ACC n’a pas été proposé par les formateurs. Lorsque les ACC sont employées en simulation (17 %), elles sont essentiellement discutées lors du débriefing (79 % des cas). Lorsqu’elles ont été utilisées pendant la crise (réelle ou simulée), 94 % des répondants ont jugé que leur emploi améliore la prise en charge. Parmi l’ensemble des répondants, 96 % souhaiteraient en disposer ou s’en servir plus souvent.

Discussion

Cette enquête déclarative est limitée par un taux de réponse faible mais le nombre total de réponses (912) est élevé. Les ACC sont déjà souvent disponibles dans les activités cliniques mais encore peu utilisées. Leur emploi en simulation est faible et celles-ci sont encore peu souvent proposées aux apprenants. Les réponses suggèrent un grand intérêt pour cet outil. La simulation pourrait être un outil de formation à l’emploi des ACC.