La télémédecine est une avancée considérable dans le secteur de la santé et en particulier en anesthésie. Elle a permis d’optimiser les parcours pré-opératoires au prix d’une réorganisation de nos services. Elle offre aux patient(e)s une solution simple et sûre pour l’évaluation préopératoire entraînant une adhésion forte des patient(e)s. Cette téléconsultation se substitue parfaitement à la consultation présentielle en dehors de rares cas complexes qui peuvent aisément être identifiés en amont. La téléconsultation permet de limiter les trajets souvent très importants avec les plateaux techniques entraînant un bénéfice écologique et économique.
En obligeant la présence d’un soignant au chevet du patient sans aucun bénéfice prouvé ni attendu , la téléconsultation en anesthésie, qui était simple et adaptable, devient une contrainte organisationnelle majeure. Les soignants ne peuvent s’offrir le loisir de se disperser sur des missions sans plus-value médicale !
L’accompagnement par un(e) infirmier(e) est actuellement possible mais son usage en anesthésie est marginal. En effet, quelques patient(e)s dont la communication peut être déficiente, nécessitent un accompagnement, mais cela représente l’exception et ne peut, en aucun cas, devenir la règle !
Exiger la présence d’un professionnel de santé de chaque côté de l’écran est une façon de mettre fin à la télémédecine avant même son éclosion complète. C’est également une négation des difficultés rencontrées dans les territoires pour obtenir un rendez-vous médical ou paramédical, une négation des problèmes de mobilité dont chacun d’entre nous est responsable, et une négation de l’inégalité d’accès aux soins dans notre pays.
La Société Française d’Anesthésie et de Réanimation s’engage auprès des professionnels et des patients pour soutenir pleinement toutes les formes de télémédecine, développées et encadrées par des professionnels de santé, visant à améliorer la qualité des soins pour un bilan énergétique moindre.