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Effect of Individualized vs Standard Blood Pressure
Management Strategies on Postoperative Organ Dysfunction
Among High-Risk Patients Undergoing Major Surgery

Les habitudes ont la vie dure… tout comme l’hypotension artérielle peropératoire. Différents concepts de management de l’hypotension peropératoire ont émergé ces dernières décennies. L’un des plus fréquemment réalisé est le remplissage vasculaire associé ou non à l’administration de drogues vasopressives tel que l’éphédrine. Les effets pharmacodynamiques demeurent cependant inconstants.
Il existe des preuves scientifiques démontrant une association certaine entre la dysfonction d’organe survenant en postopératoire d’une chirurgie majeure et le nombre d’épisodes hypotensifs ainsi que leur durée. Ces dysfonctionnements sont d’autant plus importants que le patient est fragile et/ou présente de lourdes comorbidités associées. Dans ce cadre une augmentation de la mortalité periopératoire est constatée.

En partant de ces considérations, Futier et al. ont proposé un design original sur le management de la pression artérielle en peropératoire en prévenant toute baisse de plus de 10% de sa composante systolique par la perfusion continue de noradrénaline. Dans cette étude randomisée contrôlée multicentrique, les auteurs ont donc comparé les effets du maintien de la pression artérielle systolique par noradrenaline versus la prise en charge habituelle par administration d’éphédrine.

Nous vous laissons découvrir ces résultats très intéressants qui ne manqueront pas de remettre en question notre pratique de demain. Bonne lecture et à vos pousse-seringues !

The JAMA Network

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Effect of Systematic Intensive Care Unit Triage on Long-term Mortality Among Critically Ill Elderly Patients in France
A Randomized Clinical Trial

Article réalisé parmi 3087 patients de plus de 75 ans, dans 24 hôpitaux français ayant pour but d’évaluer l’impact sur la mortalité des patients âgés, selon une admission protocolisée et une autre libre en réanimation.

Il y avait 11 hôpitaux dans le groupe « admission protocolisée » et 13 hôpitaux dans le groupe « control ». Le critère de jugement principal était la mortalité à 6 mois.
Il n’y avait pas de différence significative sur la mortalité après ajustement sur les critères d’admission à 6 mois entre les deux types d’admissions, par contre il y avait significativement plus d’admission dans le groupe « protocolisée ».

Même si cette étude ne nous permet pas de dire s’il faut admettre ou non admettre les patients en réanimation de plus de 75 ans, elle permet de nous dire que de protocoliser une admission avec une évaluation aux urgences et en réanimation ne permet pas de diminuer la mortalité à 6 mois.

Bertrand Guidet, MD; et al for the ICE-CUB 2 Study Network; The JAMA Network

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Efficacy and Safety of Combination Therapy of Shenfu Injection and Postresuscitation Bundle in Patients With Return of Spontaneous Circulation After In-Hospital Cardiac Arrest: A Randomized, Assessor-Blinded, Controlled Trial.

La morbidité et la mortalité de l’arrêt cardiaque intra-hospitalier restent élevées après la récupération d’une circulation spontanée. Cela est dû au développement d’un état de choc réfractaire dans le cadre du syndrome post-ressuscitation. Les stratégies (ou bundle) habituellement proposées pour traiter ce syndrome post-ressuscitation comprennent la coronarographie précoce, le contrôle des « ACSOS » (contrôle thermique, hémodynamique, ventilatoire).

La médecine traditionnelle chinoise, forte de ses 1000 ans d’histoire, propose dans le traitement des états de choc le Shenfu qui contient du ginseng (Panax araliaceae, dont la racine contenant des ginsenosides est réputée pour ses anti-inflammatoires et anti-oxydantes) et de l’aconit (plante herbacée contenant des alcaloïdes qui sont le principe actif). Traditionnellement administrée en décoction, une forme IV a été développée.

Les études animales montrent que l’injection de Shenfu contrecarre l’activité des radicaux libres, inhibe les médiateurs pro-inflammatoires, supprime l’apoptose, et régule la réponse immunitaire de l’hôte. Récemment, une méta-analyse a montré que l’injection de Shenfu est plus efficace que les thérapeutiques conventionnelles pour normaliser la pression artérielle, la fréquence cardiaque, augmenter la clairance du lactate et diminuer la mortalité des patients en choc septique. Cette équipe chinoise a donc proposé l’association du bundle post-ressuscitation à l’injection de Shenfu dans le traitement de l’arrêt cardiaque intra-hospitalier.

Cette étude contrôlée, randomisée, multicentrique compare les effets de l’adjonction d’une perfusion de Shenfu IV pendant 14 jours, versus placébo au bundle du traitement post-ressuscitation sur la mortalité à J28 et J90, ainsi que sur le score CPC, la durée de ventilation mécanique et la durée de séjour en réanimation. Au total, 978 patients ont été randomisés entre 2012 et 2015 et les résultats semblent très intéressants.

Quand médecine traditionnelle et réanimation se rencontrent, de nouvelles pistes thérapeutiques se dégagent…

Crit Care Med. 2017 Oct;45(10):1587-1595